Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Hollande for Hope
10 mai 2012

Confiance des consommateurs envers les produits alimentaires / lutte contre l’obésité

  • Mise en place d’actions de prévention et d’éducation

 

Il est primordial de mettre en place une politique coordonnée en s’appuyant en priorité sur les structures éducatives.

Les programmes scolaires de l’école primaire devraient intégrer des notions de nutrition mais surtout favoriser l’éducation au goût qui replace l’alimentation dans une sphère de plaisir et d’éducation à la satiété et non dans une logique de diabolisation de certains aliments.

En outre, il est nécessaire, dans un effort d’accompagnement des enfants et de cohésion de la société d’ouvrir aux enfants des écoles les portes des industries, en particulier des industries agroalimentaires. De même, des intervenants du monde professionnel, qu’ils soient restaurateurs, artisans, producteurs ou transformateurs industriels devraient être invités à exposer leur expérience et leur passion aux enfants des écoles.

Il sera en ce sens utile de créer des instituts mixtes entre l’éducation nationale, les services de l’État en charge de l’alimentation et les industriels de manière à faciliter l’organisation concrète de ces échanges. L’expertise en nutrition est en effet partagée entre les structures officielles et les industries.

Ce point pourrait être intégré dans les priorités pour la jeunesse.

 

  • Non à la mise en place de taxes nutritionnelles

A l’inverse, une politique de prévention reposant sur la mise en place de taxes nutritionnelles ne me paraît pas répondre à une logique d’éducation mais à une logique de prohibition, de culpabilisation, qui on le sait, est tout à fait contre-productive dans la lutte contre l’obésité.

 

La mise en place de ces taxes contribue à la diabolisation de certains aliments. Elle est donc contraire à la culture française qui privilégie un choix alimentaire diversifié, qui s’il est encouragé, est garant d’équilibre. Il est réducteur et dangereux de penser qu’en prohibant un nutriment versus un autre via une taxe, il sera possible de gérer la surnutrition. Il est beaucoup plus efficace et pérenne, revenant au précédent point, de développer un univers éducationnel.

En outre, la mise en place d’un tel dispositif nécessite de définir des profils nutritionnels sur la base desquels certains produits sont taxés, et d’autres ne le sont pas. Les critères qui peuvent paraître objectifs à l’échelle de l’examen des effets d’un nutriment sur la santé sont bien plus difficiles à manier lorsque l’on prend en considération non plus le nutriment mais l’aliment composé d’une multitude de nutriments aux effets nutritionnels variés. Il n’a pas été possible d’arriver à un système de profils nutritionnels partagé au niveau européen car tout système de ce type est réducteur.

A cela s’ajoute, que l’élaboration d’un produit alimentaire est soumise à diverses contraintes, la contrainte nutritionnelle n’étant pas l’unique contrainte à prendre en compte :

-          la contrainte technologique -> il ne faut pas oublier que l’ajout de certaines substances aujourd’hui diabolisées est à la base justifié dans certains produits par des contraintes de conservation (par exemple le sel dans le fromage et les charcuteries ou le sucre dans les confitures)

-          la contrainte organoleptique -> en France particulièrement, se nourrir ne répond pas uniquement à un besoin physiologique, la notion de plaisir doit subsister. Au dire des nutritionnistes et des spécialistes du comportement alimentaire, cette dimension hédonique est de fait LA dimension importante de l’alimentation dans notre société. C’est ce qui fait que nous nous alimentons (alimentation) et que nous ne nous nourrissons pas (nutrition)

-          la contrainte économique -> l’intégration de substances nutritionnellement plus valorisées mais plus coûteuses que les ingrédients habituels ne doit pas priver de l’accès à la nourriture les populations les plus fragiles économiquement

-          la contrainte réglementaire : la protection de la gastronomie française et de ses spécificités a conduit le législateur à protéger les recettes de certains produits. Ainsi certaines charcuteries ou fromages définis ne peuvent plus bénéficier de la dénomination traditionnelle par exemple en cas de diminution drastique de la teneur en matière grasse.

 

  • Restriction de la publicité pour les produits alimentaires

 

Plus que de restreindre la publicité sur les produits alimentaires, il s’agit de l’encadrer et de la « moraliser ». Le système actuel laissant libre court à la publicité sous réserve de la diffusion d’une mention corrective en petits caractères me paraît de nature à satisfaire la conscience de certains mais certainement pas l’objectif éducatif dont nous parlons ici. Une étude menée par l’OCHA sur le comportement des adolescents montre d’ailleurs que cette incise sur les publicités n’est pas perçue comme provenant des pouvoirs publics et sème le trouble dans l’esprit du téléspectateur qui identifie dans un même spot publicitaire des messages contradictoires.

 

L’encadrement pourrait passer par une réflexion sur les heures de diffusion des publicités et sur la diffusion concomitante de messages explicatifs factuels établis par les pouvoirs publics financés par la redevance télévisuelle.

 

  • Diffusion de campagnes positives

 

Il est effectivement nécessaire que les pouvoirs publics soutiennent la force économique que représente l’industrie agro-alimentaire française et contribuent dans le même temps à la revalorisation de l’alimentation dans l’esprit du consommateur, cette revalorisation faisant partie intégrante de l’éducation et in fine de la santé publique.

 

En effet, la protection de la santé publique et la lutte contre l’obésité passe par une relation apaisée du mangeur avec son alimentation. La diabolisation de certains aliments ou mode de production, la diabolisation de certains modes de consommation ne font que générer la culpabilisation du mangeur et son entrée dans une logique de tout ou rien qui l’éloigne de l’équilibre. Or nous le savons, la vérité se situe loin des extrêmes.

 

Ré-enchanter le rêve français, signifie aussi qu’il est important de valoriser, de favoriser le renforcement positif. Cela vaut aussi pour l’alimentation.

Il s’agit dans notre secteur alimentaire de concilier la préservation de certaines traditions culinaires et gastronomiques, parties intégrantes de la culture française à réenchanter, et le soutien de l’innovation, également porteuse de rêve puisqu’il s’agit d’apporter à un maximum de consommateurs la satisfaction d’un besoin physiologique ainsi qu’un confort psychologique. Les travaux du sociologue Claude Fischler nous montrent que le mangeur répond à des stimuli complexes, que la question de l’alimentation, de ce qu’ingère le mangeur est une question intime. Nous sommes dans une situation de crise qui fragilise les Français, pour qu’ils reprennent confiance en l’avenir, qu’ils produisent et consomment, la confiance dans leur alimentation me paraît primordiale.

 

La diffusion de campagne positive par les pouvoirs publics est indispensable. En effet, le consommateur est dans le doute et dans un climat de peur et de suspicion, il est plus enclin à accorder du crédit aux critiques sur les produits alimentaires plutôt qu’aux messages positifs. Si les messages positifs sont uniquement portés par la profession, le consommateur risque d’y voir une tentative de manipulation par un annonceur juge et partie.

 

Là encore les instituts mixtes que je propose de créer dans une visée éducative pourraient participer de l’effort de communication et faire en sorte que les pouvoirs publics relaient les éléments objectifs que les spécialistes de la profession, experts en leur domaine, ont identifiés.

 

La place du poste alimentation ne cesse de décroître dans le budget, pourtant c’est un poste important pour notre économie.

Publicité
Publicité
Commentaires
Hollande for Hope
Publicité
Archives
  • 2012
Visiteurs
Depuis la création 246
Newsletter
Publicité